Je ne sais pas si comme moi vous avez passé votre enfance à lire, mais j'étais, et je suis toujours, une fan absolue de Stephen King. Une histoire de longue date, j'ai lu un premier recueil de nouvelles du maître de l'horreur vers neuf ans, après avoir eu la brillante idée d'emprunter à ma mère un livre qui traînait sur un meuble. Deux semaines de nuits blanches. Je suis une grosse flippette. Mais comme je suis têtue, j'ai continué très longtemps. Ce qui tombe relativement bien, puisqu'il y a pas mal d'actualité autour de King ces temps-ci.
Docteur Sleep
Parmi
les livres qui m'ont le plus marqué, il y a Simetierre (à lire), Misery
(extra), et surtout Shining, immortalisé sur grand écran par Kubrick et
le sourire grinçant de Jack Nicholson. Shining, c'est l'histoire d'une
gentille famille américaine comme l'auteur affectionne tant, surtout quand il
s'agit de les plonger dans l'enfer. Le père est un ancien enseignant qui s'est
fait viré pour violence et qui tente de devenir écrivain. Comme ça va pas fort
niveau finance, il accepte de garder pendant quelques mois l'Overlook hôtel, un
ancien lieu en vogue, maintenant de sinistre réputation littéralement coupé du
monde en hiver. Merveilleuse idée. Il y emménage donc avec sa femme, Wendy, et
son fils, Danny, jeune garçon bien chanceux puisque doté d'un don de médium.
Petit à petit, notre petite famille va se retrouver happée par l'ambiance
malsaine de l'Overlook hôtel et plonger dans un univers cauchemardesque.
L'auteur
avait confié à Télérama (la bible) s'être demandé ce qu'était devenu le
jeune Danny avec une enfance pareille. Question que se poserait n'importe qui
suite à la lecture de Shining. Docteur sleep est la réponse, et
nous entrons dans le futur du jeune Danny, devenu aide-soignant suite aux
événements traumatisants survenus à l'Overlook. Grâce à son pouvoir il soulage
les mourants. D'où son surnom, docteur Sleep. Il va cependant devoir aider Abra
Stone, gamine de 12 ans dotée de capacités semblables aux siennes, face à une
mystérieuse tribu...
Under the
dome, succès or not ?
J'ai lu dôme il y a relativement peu de
temps, un bon gros pavé en deux tomes, très classique quand on connaît le
travail de l'écrivain, notamment la galerie de personnages entre les héros
rejetés et les bullies déséquilibrés, mais très prenant. Une histoire qui se
porterait à merveille sur écran, et dont les premiers épisodes ont été
programmés sur M6. Apparemment la série est un succès aux États-Unis, près de
11 millions de vues en moyenne par épisode.
La
petite ville de Chester's mill, dans le Maine, est bien tranquille avec ses
gentils habitants, ses joyeux policiers toujours prêts à faire respecter la loi
et ses politiciens à l'éthique impeccable... Du moins jusqu'au jour où elle se
retrouve séparée du monde par un mystérieux dôme indestructible. Isolés, les
habitants sont soudainement livrés à eux-mêmes et c'est l'occasion pour tous
les Mussolini de la cambrousse américaine d'exposer leur côté obscur et de
faire régner leur vision de la loi et de l'égalité. Terrifiant.
Parmi
les critiques qui reviennent le plus souvent, la version télévisée est bien
plus soft que les livres, ce qui est bien dommage, la force de frappe de l'histoire
en perd évidemment en intensité. On peut aussi reprocher des personnalités un
peu fades et des acteurs peu convaincants, là aussi un gros point noir :
l'une des qualités d'écriture de King est sans doute la finesse psychologique
qui lui permet de donner une véritable épaisseur à ses personnages. Ils nous
semblent si tangibles, si réels, que l'on ne peut qu'avoir peur et compatir
avec eux. Une faiblesse à ce niveau peut donc sembler bien dommageable. Reste
l'histoire de base, toujours efficace, à laquelle les simpsons ont déjà rendu
hommage, et qui rappelle une sorte de loft story en plus sauvage avec un petit
côté hunger games. Youpi.
Carrie, le retour
Le premier livre de Stephen King.
Apparemment, il l'avait jeté et c'est sa femme qui l'aurait récupéré dans la
poubelle pour l'envoyer à un éditeur. Ce n'est pas le genre d'histoire qui vous
terrifie sur le moment. Vous allez même sûrement être déçus étant donné tout le
foin que l'on fait autour de Carrie. Mais on ne peut nier que cette
histoire de harcèlement et de violence ordinaire dans un trou perdu de
l'Amérique profonde se fend de quelques scènes marquantes. La scène des
douches, celle de l'humiliation de trop pour la timide et effacée Carrie,
éternelle victime de camarades avides de proie facile et de sa mère, obsédée
par la religion. La scène du bal, le final... Une imagerie forte qui sera de
nouveau exploitée par Kimberly Peirce, avec Chloë Moretz et Julianne Moore, au
cinéma le 4 décembre.
Large
visibilité donc pour Stephen King dont le succès ne semble pas vouloir
disparaître de sitôt, 40 ans après son premier best-seller. Ses histoires
continuent à captiver les foules, il n’y a qu’à voir les adaptations et
réadaptations au petit et grand écran, mais l’auteur lui-même ne semble pas
prêt de raccrocher : en effet, un autre de ses livres est déjà sur le
point d’être publié courant 2014.
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