Des mois qu’ils s’agitent … Ils gesticulent et brandissent un espoir à des pauvres gens qui croupissent dans l’ignorance … Dans toute la France, ici et ailleurs, ils s’en vont répéter ce qu’on veut bien entendre … Partout où ils peuvent aller, ce n’est que rabâchage, lecture de leur missel de campagnes … C’est désespérant, affligeant, désolant. Qu’elles sont belles leurs affiches. Toute une communication comme on vendrait du jambon, comme on solderait des aliments sous vide.
Des
idées, ah oui qu’ils en ont des idées. Ils en ont plein partout,
ils les crient, ils les lancent, ils les adaptent. L’important
c’est toujours que le crétin moyen y trouve son compte, qu’il
rentre chez lui convaincu du rayonnement d’un personnage aussi
transparent qu’une vitre sans tain. Après tout, il faut bien
vendre du rêve, brader de l’espoir.
Même
les mots n’ont jamais été aussi lourds. Notre langue, notre belle
langue est dépecée de tout sens. On communique désormais plus que
l’on parle, on entend désormais plus qu’on écoute. La langue de
Molière, de Camus et de Céline est désormais le corps d’un
lépreux auquel on arracherait des lambeaux entiers. Il ne reste que
du creux, du sens nu. Notre langue est nue. « L’étranger »
n’existe plus. « L’aveugle » est « non-voyant ».
« Le handicapé » est à mobilité réduite et notre
langue à destruction infinie.
Revenons-en
à nos moutons. Enfin d’abord à nos bergers. D’aucuns sont
gaullistes … Il a bon dos le Général. Il est garant de toute leur
bassesse, il est la caution solidaire de tous ces pitres. L’homme
du 18 juin leur garantit un débarquement gagnant sur la scène
théâtrale qu’est devenu notre pays tout entier.
Et
puis même de l’autre côté de la barrière, les convictions
pèsent peu lourd. « Ni lui, ni elle, ni eux ». La
démocratie qui revêt les tristes habits de la télé-réalité.
Envoie « Président » au 6 12 12. Les vestes se
retournent aussi rapidement qu’une fille de joie bénévole.
République. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
On
peut au moins être sûr de ça. On peut au moins retirer quelque
chose de tout ça. Le vide. C’est le vide qu’ils inspirent. Le
vide des idées, le vide de tout. On se surprend à regarder dans le
rétroviseur de notre Histoire, un rétroviseur sale par endroit,
qu’on pensait avoir rangé au grenier des idées. Il n’a jamais
paru aussi brillant.
A
vide d’espoir nous restons, avides de pouvoir ils sont.
LIB
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire