Organisées depuis 2006 par le
Bureau du Développement Durable de Toulouse Business School, les Assises
Nationales Etudiantes du Développement Durable (ANEDD) ont marqué le coup pour
leur 11e édition qui a eu lieu le 6 avril dernier. Outre les
dégustations d’insectes, ou encore l’initiation à l’éco-orgasme (il y a un lien
à la fin de l’article pour ceux que le concept intéresse), voici ce qu’il
fallait retenir de ce cru 2017.
Les éco-awards 2017
Comme
l’année dernière, le bal des ANEDD 2017 fut ouvert avec les éco-awards. Le jury
du concours, mais également les étudiants, ont pu récompenser les projets les
plus innovants dans leur manière de favoriser le développement durable.
Durant
la première partie de la journée, les élèves ont ainsi pu écouter chaque équipe
participant au défi. Ce fut l’occasion pour tous les candidats de présenter
leurs projets ainsi que l’enjeu environnemental ou RSE auquel ils aspiraient
répondre, mais aussi le cheminement intellectuel et la prise de conscience
ayant initié le projet.
« Le but des éco-awards,
c’est clairement de montrer aux jeunes qu’agir pour le développement durable
c’est possible. »
Toulouse Business School a donc tranché. Huit prix ont été décernés,
récompensant respectivement les projets des étudiants, des entreprises, des
collectivités territoriales et des chercheurs.
Éco-award étudiant : unity cube et hopaaal
Le résultat fut serré, mais c’est
bien « Unity Cube » qui remporta l’adhésion du jury. Pour
rappel : ce projet, non des moins prometteurs, propose en effet d’aménager
à peu près n’importe quel bâtiment de manière à accueillir des personnes
sans-abris ayant besoin d’un hébergement d’urgence, et ce en un temps record.
« Plus de 80 milliards de
vêtements sont produits chaque année, et pour 70% de ces produits nous finirons
par ne plus les porter du tout. Il faut 11 000 litres d’eau pour produire un
kilo de coton ! Cette industrie suit un schéma qui n’est pas
viable ! ». Un constat effrayant… C’est pourquoi, le
coup de cœur étudiant fut décerné à Hopaal, entreprise appartenant à l’univers
du textile. Proposant des vêtements 100% fabriqués à base de matériaux
recyclés, celle-ci se met, en effet, un point d’honneur à utiliser des chutes
de cotons bio et de plastiques usagés comme base pour ses textiles. Sans
oublier que 10% des revenus générés par la vente de leurs collections sont
reversés à des associations caritatives.
Éco-award entreprises : Chouette coop et too good to go
L’entreprise développement durable
qui a convaincu le jury cette année porte le nom évocateur
de « La Chouette Coop ». Soutenant un concept novateur, la
Chouette coop est une chaîne de magasins alimentaires gérée uniquement par ses
clients. Son but ? Favoriser les circuits courts de distribution, et la
consommation de produits locaux. En outre, les clients sont directement
impliqués dans le processus de distribution.
En ce qui concerne le coup de cœur
des étudiants, celui-ci est revenu à « Too Good to Go », une
application mobile qui s’est donné pour but de lutter contre le gaspillage
alimentaire, en revendant les aliments invendus à prix cassés.
Éco-award collectivités : mairie de bioule et tryfil
On ne peut favoriser le
développement durable sans impliquer les pouvoirs publics. C’est pourquoi, les
collectivités territoriales furent également mises à l’honneur de ces ANEDD
2017. Le grand prix du jury collectivité fut décerné à la commune de Bioule,
dans le Tarn-et-Garonne. Rassemblant depuis six ans seniors et élèves de
primaires autour d’une même table de cantine, l’école primaire de la ville
ouvre son self tous les midis aux personnes âgées afin que ceux-ci déjeunent
avec les enfants. L’initiative est à la fois un remède contre l’isolement des
anciens et une passerelle entre deux générations.
Quant au prix des étudiants, le
syndicat départemental Tryfil fut récompensé pour sa valorisation des déchets
ménagers en bio-carburant.
Éco-award recherche : Hélène Cristofari et Théo Henriel
Hélène Cristofari a reçu le prix
des chercheurs 2017, pour son travail sur les pistes d’amélioration de
l’agriculture telle que nous la pratiquons aujourd’hui, intitulé « Tempête
de poussière au paradis des vers de terre : comment apprendre à pratiquer
l’agriculture de conservation pour mieux vivre la terre. »
Les étudiants ont, quant à eux,
récompensé Théo Henriel, concepteur d’un outil d’aide à la décision dans la
rénovation de logement.
Nicolas Hulot invité d’honneur de l’événement
Le Président Fondateur de la
Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme fut l’invité d’honneur de
cette 11e édition. L’occasion pour lui, de remettre le Prix Coup de
Cœur de l’éco-award étudiant, mais surtout de livrer un discours engagé à
l’attention des étudiants de TBS.
De la conférence « Les jeunes
et le développement durable », on retiendra particulièrement cette
phrase : « Ce qui nous fait défaut par rapport aux problèmes auxquels
nous sommes confrontés, ce n’est pas un problème d’intelligence. Ce qui fait
défaut […] c’est le sens. À quoi on destine notre intelligence. » Donnez
un véritable sens à votre potentiel et consacrez-le à la préservation de notre
planète : des paroles à méditer…
Eco-forum
De 11h15 - 13h15 et de 16H à 17h s’est tenu un éco forum à la cafétéria avec la présence de nombreux stands. Ainsi, les participants ont pu découvrir de nombreux de concepts en lien avec le développement durable : exposition photos Monoil, casque de réalité virtuelle, mannequin vêtu de vêtements responsables, voiture GRDF en exposition, dégustation de produits bio locaux… Ce fut également l’occasion pour eux d’échanger avec quelques candidats qui avaient concouru aux éco-awards le matin comme Unity Cube ou Tritree et leurs chewing-gums aux ingrédients d’origine naturelle.
Conférences Stand-up
Cinq conférences d’une heure se
chargèrent de clore cette 11e édition. Voici un bref résumé de
chacune d’entre elles.
De l’abeille à l’assiette
L’objectif de ce stand-up était de
montrer qu’il est possible de produire et consommer des aliments de façon plus
responsable. Dominique Dupouy, co-présidente de l’association des Jardiniers de Tournefeuille, a expliqué
le rôle fondamental de l’abeille dans la chaîne alimentaire et les risques
auxquelles elle est confrontée aujourd’hui. Alicia Voinot, en alternance chez Naïo Technologies, a présenté les robots
agricoles de désherbage qui remplacent les pesticides. Lise Pujos, responsable
relation client chez Ecocert a
expliqué le rôle de la certification et en quoi celle-ci garantit la qualité de
nos produits alimentaires. Enfin, Pascale Bourgeaiseau a présenté La Chouette Coop, supermarché
collaboratif toulousain qui, contre un engagement de 3h mensuel en tant que
Chouettos propose des produits de proximité, biologiques à des prix attractifs.
De l’idée à l’action
On peut être prêt à s’engager pour
le développement durable, mais comment passer de la volonté à l’action ? Dans
cette conférence, M. Dominique Pon a invité les étudiants de TBS à se
questionner sur leur manière de se préoccuper des personnes
« fragiles » tout en gardant une nécessaire humilité.
L’économie circulaire en action.
Cette conférence, animée par
Nathalie Boyer de l’entreprise Orée, Gaël Gonzalez de l’entreprise
Les Palettes Rouges et la SPLA Les Portes du Tarn
fut une introduction au concept de l’économie circulaire.
Durant celle-ci, une question
majeure fut abordée : comment l’économie peut-elle, à la manière des
écosystèmes naturels, exploiter au mieux son environnement et ses
ressources ?
Grandes entreprises & RSE
En partenariat, le B3D et les RDVC
interrogèrent des représentants de grandes entreprises comme ENGIE ou La Banque
postale mais aussi des start-ups telles que Vendredi ou Koom pour parler de
manière des actions concrètes engagées par leur groupe en lien avec la
responsabilité sociale de l’entreprise.
L’innovation responsable au quotidien
Ce stand up a présenté des
initiatives responsables allant de nos habitations avec Unity Cube à nos choix
culinaires avec le dirigeant d’Alg&You, qui a notamment rappelé les
bienfaits nutritifs des algues. Celui-ci a d’ailleurs proposé une dégustation
de toasts pour convaincre les plus réticents. Concernant notre consommation
d’énergie, un représentant d’Enedis a présenté aux étudiants le compteur
communiquant Linky. De quoi éviter d’avoir une facture d’énergie trop salée.
Enfin, l’entreprise hollandaise
Trobla nous a démontré qu’il était possible d’amplifier le son de son portable
sans utiliser d’électricité grâce à leur haut-parleur en bois
recyclé. Vous en connaissez d’autres des solutions comme celles-ci ?
ADRIEN DUMONT
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