La première COP s’est tenue à Berlin, en
1995. La 21ème a eu lieu à Paris, tandis que la prochaine est prévue
à Marrakech ; une énième COP, qui sera loin d’être la dernière. Mais il
n’est ici question ni de se prononcer sur la légitimité de ces conférences
climatiques ni d’analyser en profondeur ce qui ressort principalement de la 21ème.
Il s’agit de démontrer que les comportements empêchant tout accord final
ambitieux -comprenez les attitudes des grands pays développés
d’aujourd’hui- s’appuient sur des motifs économiques précis davantage que
strictement financiers. Ce n’est donc pas une critique des COP qu’il faut lire ici, mais davantage les raisons qui conduisent au non-respect des mesures
prises durant celles-ci, à l’absence de contraintes fortes dans les Accords et in fine, à l’empilement de COP minimalistes
en termes de décisions pourtant nécessaires (qualificatif permis si l’on
considère comme bienvenu le fait de vivre de manière convenable sur Terre dans
un siècle, voire moins).
Certes, la COP21 a conclu au premier accord
universel climatique. Néanmoins, si on est plus sceptique vis-à-vis de l’Accord
de Paris, on peut aussi y lire la primauté d’intérêts particuliers -ici, ceux des
plus grandes puissances économiques actuelles- et la recherche de leur
maximisation. Le fait de ne pas toucher aux énergies fossiles ou celui de
mettre des should à tout va, et ce
sans inscrire une seule fois have to
sont des exemples ; l’aide de 100 milliards de dollars accordée aux pays les
moins développés et les avancées en terme de limitation mesurable du
réchauffement climatique sont quant à elles plus réjouissantes mais restent néanmoins
à juger sur le long terme. Sur le point des contraintes, des accords ont déjà été plus ambitieux
et, sinon plus universalistes, davantage internationalistes. C’est aussi
qu’avec le réchauffement climatique, tout le Monde n’est pas perdant dans
l’histoire, contrairement à ce que certains pourraient laisser penser…
Source : Financial Times (2015), d'après une étude publiée dans The Nature
Pourquoi il fallait réviser ses partiels du vendredi 22 janvier 20:00 au jeudi 28 6:00 pour maximiser ses notes en éco…
La productivité atteint son maximum à 13,42°C ... Cet énoncé, prouvé et vérifiable, est
plus important qu’il n’y paraît. Premièrement, selon MétéoFrance, il a fait
13,42°C de moyenne à Toulouse (France, 31000) entre les dates et heures indiquées
ci-dessus. Soit la semaine précédant le partiel d’éco des L3, qui n’auront donc
aucune excuse s’ils viennent à obtenir une mauvaise note. Deuxièmement, il n’a
pas fait 13,42°C de moyenne à Peyragudes durant la période du Sémineige… Vous
en tirerez la conclusion que vous souhaitez. Troisièmement, cela implique que
le réchauffement climatique va freiner le rattrapage des pays pauvres et
bénéficier aux pays les plus riches, en accroissant la productivité des seconds
(situés plutôt en zones tempérées) et en réduisant celle des premiers (situés
plutôt en zones tropicales).
Impact
attendu des variations des températures sur le PIB par personne (en %)
Source : ibid
D’où une certaine frilosité des pays les plus développés à accompagner
les pays les plus pauvres, très demandeurs en matière de négociation
climatique. Bien sûr, la question est complexe à traiter ; cet élément
n’est pas le seul à expliquer les blocages qui surviennent durant ces COP.
Néanmoins, c’est un point important qui permet de les comprendre en partie.
… et, accessoirement, comment montrer que le changement
climatique ne sera jamais une seule et même préoccupation mondiale
Plusieurs
modèles ont été proposés ces dernières années pour évaluer quantitativement les
effets économiques du changement climatique. A notamment été développé un cadre
de croissance économique à multi-régions pour évaluer quantitativement l’impact
de différentes politiques de réduction des émissions polluantes (William
Nordhaus, 2010). De leur côté, Melissa Dell, Benjamin Jones et Benjamin Olken
(2012) ont conclu de leurs travaux que si le réchauffement climatique semble
peu affecter la croissance économique des pays avancés, il s’avérera à l’avenir
particulièrement négatif pour les performances macroéconomiques des pays en développement. Enfin, une étude a été développée pour
observer comment le réchauffement climatique influe sur la répartition spatiale
de l’activité économique (Klaus Desmet et Esteban
Rossi-Hansberg, 2012).
Cette modélisation est
beaucoup plus complexe que les précédentes : elle incorpore les secteurs
de l’agriculture et de l’industrie manufacturière, prend en compte les
externalités, les innovations technologiques et les actions publiques. La
conclusion est sans appel : le Nord devient peu à peu la localisation
idéale pour les entreprises des deux secteurs. Quant aux services, pour
lesquels la forte demande de travail exigée par les entreprises importe
énormément, on peut penser que le Nord, au capital humain plus important et
doté d’infrastructures plus modernes, restera privilégié.
On
le voit, les analyses récentes lient le réchauffement climatique à une nouvelle
géographie de l’activité économique, qui sera entièrement favorable au Nord, et
posent la question migratoire des années futures. D’où un certain immobilisme
de la part des dirigeants des pays les plus développés afin de maximiser
leurs intérêts propres et d’éviter de prendre en considération les attentes des
pays pauvres ? On pourrait le penser, mais il ne faut pas oublier que nos
dirigeants sont tout autant au courant que l’aide qu’ils fourniraient à ces
régions du monde peut rapporter énormément financièrement et géopolitiquement.
En attendant, à la surface du globe, c’est de plus en plus chaud. La mise de
côté d’une conception liée aux intérêts privés du seul club des riches
permettrait de freiner l’ampleur du graphique ci-dessous mais surtout de
considérer réellement notre
planète comme un bien et un foyer commun.
Et, en passant, de rendre ses lettres de noblesse à l’étymologie du mot
économie, bonne gestion et administration intérieure d’une seule et même
maison, qu’on appellerait Terre.
Ecart
des températures à la surface du globe par rapport à leur moyenne au vingtième
siècle (en
°C)
Source : The Economist (2016), d'après les données de l'Agence américaine d'observation océanique
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