Un 14 Juillet pas comme les autres
Le 11 Janvier 2015, la France a été secouée
par une grande tragédie avec les
attentats de Charlie Hebdo. S'en est suivi un mouvement d'unité nationale sans
précédent qui a redonné de l'espoir à un pays qu'on a tenté d'apeurer, de
diviser en faisant croire à ses citoyens
que le multiculturalisme et les valeurs de la République française comme la
liberté n'étaient pas ou plus compatibles.
Le 11 Juillet 2015, Manuel Valls tweetait: "6 mois après le 11 janvier, toujours Charlie" comme pour rappeler
aux Français que personne ne devait oublier ce qui avait poussé les gens à
descendre dans les rues comme le firent d'autres le 14 Juillet 1789.
J'ai été
très ému par ce feu d'artifice du 14 juillet cette année qui selon moi portait
un message bien plus fort que les années précédentes alors que nous sommes
plongés en pleine période de doutes, de peurs et de manque de confiance en
l'avenir de notre pays. Et je vais ici
tenter de vous expliquer quels ont été les principaux messages que j'ai perçu
dans cette démonstration pyrotechnique et musicale:
Déjà charmé
par une belle soirée musicale en compagnie de l'Orchestre National de France , j'ai été également séduit par un feu
d'artifice magnifique tiré depuis la tour Eiffel au dessus et vers la ville des
Lumières! Ce show nous le devons au Groupe F, le plus grand artificier du
monde, qui a notamment réalisé les spectacles de la Clôture de la Coupe du
Monde 1998. Tiens donc, la coupe du monde,
cela prend un sens tout particulier ici, n'était-ce pas suite à la
victoire des bleus qui étaient alors "nos bleus" que nous avions tous
ensemble, citoyens et classe politique, célébré le multiculturalisme, la force
de notre nation métissée qui avait battu le Brésil, grande nation d'un
métissage "heureux" où le mélange des cultures a fait naitre une
puissance créatrice qui se retrouve dans son football, ses musiques et danses! On peut donc saluer ici le choix de solliciter
à nouveau ces artistes dans cette période où l'altérité est en danger.
J'ai perçu plusieurs tableaux, il ne s'agira pas là de décortiquer un feu d'artifices mais de vous en montrer le message politique:
Dans une
première partie, la tour Eiffel était illuminée avec des couleurs nobles, le
doré prédominait, les lumières donnaient à celle-ci un aspect majestueux. Des
feux jaillissaient dans toutes les directions, sur un air de Vivaldi. Là je vis
la France des Lumières, la France majestueuse, qui rayonnait dans le monde
entier comme ces feux qui semblaient se diriger dans toutes les directions et
se déverser vers tous les points cardinaux.
Puis il y
eut une transition: tout à coup, les lumières s'assombrirent et la douce voix
d'Adèle retentit au dessus des toits de Paris. "Skyfall", titre suffisamment
évocateur pour nous rappeler que la France cette année a vécu des heures sombres mais que nous pouvons et nous devons encore
lutter ensemble contre le terrorisme, contre les stigmatisateurs, les
déclinistes qui divisent, apeurent et ne croient plus en la tolérance,
l'altérité, l'ouverture d'esprit qui firent la grandeur de la France. "Let
the sky fall, When it crumbles, We will stand tall, Face it all together "
(Laisse le ciel tomber, quand il
s’effondre, on est encore grand, ensemble on fait face à tout), le message est
clair et beau à la fois. Une musique grand public qui délivre un message
universel, quoi de mieux comme transition. Mais comment lutter alors face à ce
ciel qui s'effondre, face à cette France sur le déclin comme la décrivent
certains?
C'est la
deuxième partie du feu d'artifice qui veut nous montrer des sources d'espoir:
Via un jeu
de lumière projeté sur la tour Eiffel, je vis des personnages qui traversaient
de gauche à droite la tour, puis une fois arrivés à l'extrémité droite de celle-ci, toquaient comme s'ils
voulaient passer une porte. C'est donc ici la France comme terre d'accueil qui
était figurée.
Là
changement de décor, on se retrouva alors plongés dans une ambiance
"multiculturelle", d'abord des musiques aux sonorités africaines,
asiatiques, orientales, puis des rythmes
antillais endiablés qui via un jeu de lumière amusant faisait remuer "le
popotin" de Mme la Tour Eiffel! Ce tour du monde musical se clôtura par
une samba brésilienne. Peut être était-ce là un rappel de notre belle victoire
face au Brésil en 1998, ou cela évoquait-il ce vers quoi notre pays devait
tendre: la célébration du métissage qui est un modèle au Brésil.
Comme pour
appuyer encore ce message, le final fut accompagné d'une Marseillaise revisitée
avec une instrumentation originale aux empreintes africaines, asiatiques,
orientales comme pour montrer que la Marseillaise demeurait un symbole
inaliénable de notre nation mais aussi que chacun pouvait la chanter à sa
manière (du moment qu'on la chante tout va bien)!
Et alors
suite à "cette scène", la tour Eiffel s'illumine à nouveau, la France
est forte, elle brille de milles feux, des feux qui forment des cercles, des
brins semblables à ceux de l'ADN comme pour mieux figurer l'unité. C'est
l'happy ending, une musique épique retentit, une musique Hollywoodienne, la
bande originale d'ET composée par John Williams, quel meilleur symbole pour célébrer
ensemble l'altérité et l'amour de
l'autre au delà des différences.
je recherche le nom de la musique indienne vers la fin du feux d'artifice. Est-ce que tu connais le titre ?
RépondreSupprimerSalut! La musique que tu recherches doit être Sadhanipa de Ravi Shankar et Philip Glass. Bonne écoute! Tu peux retrouver la playlist complète du feu d'artifice ici: http://www.paris.fr/actualites/votre-14-juillet-a-paris-2747
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